| | • L'histoire d'Haken Gefängnis • | |
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Haken A. Hammerstein![](https://2img.net/r/hpimg15/pics/930223fondabg.png)
♠ Paroles : 220
![• L'histoire d'Haken Gefängnis • Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | Sujet: • L'histoire d'Haken Gefängnis • Ven 1 Mar - 22:02 | |
| ![](https://2img.net/r/hpimg15/pics/614219imgformu.jpg) Chapitre 1 (c) Code by Haken C'est comme la fin de tout un monde. Oui, c'est la fin d'une guerre ayant détruit plus de cinquante millions de vies, réduit des villes entières en cendres et terrorisé le monde entier. Comment pourrait-il se remettre de cela ? S'en remettre, le monde va y être confronté. Surtout l'Allemagne. Et ceux qui n'en seront pas capables iront à Haken Gefängnis. Haken Albrecht Hammerstein, 1945.
Juin 1945. L'été fut chaud, cette année. Comme pour récompenser le monde d'avoir survécu à la guerre. Je marchais silencieusement, je me souviens encore du jour, nous étions le 8 juin, et le printemps touchait déjà à sa fin. Les fins rayons du soleil éclairaient les ruines de la ville encore fraîches, conséquences de bombes Soviétiques et Américaines qui avaient détruit le noyau du Reich dans presque toute son entièreté. On avait creusé un chemin entre les ruines pour permettre la circulation dans les plus grosses artères. Quelques monuments avaient mystérieusement échappé aux bombes. Je savais que la Brandeburger Tor était encore debout, ainsi que quelques églises peut-être. La ville que je connaissais autrefois comme ma poche était désormais méconnaissable et mon orientation était mise à l'épreuve. Je ne me repérais plus nulle part. Au coin de ce qu'il restait de la rue, j'aperçus des fragments de verre éparpillés à côté de quelques morceaux de plastique. La cabine téléphonique de la Wilhemstraße...
Je continuais à marcher, sans plus savoir où j'allais. Quelques cendres craquaient sous mes pieds, comme si elles étaient encore chaudes. Je ne croisais que quelques piétons maigres et cernés, portant à bout de bras leurs sacs remplis de nourriture. Tant mieux pour eux si ils avaient réussi à récupérer quelque chose. Même si Berlin n'était pas entièrement détruite, mon quartier entier, lui, y était passé. Plus aucun monument ne trônait encore. Du moins, c'était ce que je pensais avant de me retrouver dans une rue sombre, au bout de laquelle se tassait un énorme bâtiment, plus gros et plus imposant qu'un château. Une boule se forma dans ma gorge. A présent, je n'entendais plus personne, sauf le vent qui ébouriffait mes cheveux, qui retombaient dans ma bouche et piquaient mes lèvres gercées. Je fixais le bâtiment sans savoir que faire. Pourquoi avais-je peur ? Cependant, mes jambes prirent la décision à ma place. Je me mis à avancer vers l’édifice gris, dissimulé derrière des arbres, qui semblait abandonné. Plus je m'approchais, plus j'observais les détails.
Ce qui semblait avoir été auparavant des portes étaient condamnées. Des barreaux s'élevaient devant chaque petite fenêtre, alignées en rangées de treize sur la large façade. Je restais figée là. La curiosité me prit. Je fis un pas en avant, avant de sursauter et pousser un petit gémissement terrifié. Une main s'était posée sur mon épaule. Mon coeur battait déjà à tout rompre et j'avais l'impression d'étouffer. J'entendis à peine la voix masculine qui s'éleva derrière moi.
- C'est Haken... Haken Gefängnis !
A ce moment précis, j'entendis au loin résonner les cloches d'une église, masquant le bruit du vent et des dernières feuilles mortes frottant le sol. J'eus enfin le courage de me retourner pour voir mon interlocuteur. Je réussis à calmer mon coeur. Un jeune homme tout à fait normal me fixait d'un air neutre, mais une pointe de malice brillait dans ses yeux. Il s'avança vers moi et passa son bras derrière mes épaules. Je n'eus pas le temps de rougir, quand je vis qu'il voulait simplement me faire partager quelque chose.
- Regarde-la. Tu ne trouves pas cela étrange qu'elle soit restée, elle seule ? Je m'appelle Haken. C'est ma prison... Et elle renaîtra de ses cendres. |
Dernière édition par Haken A. Hammerstein le Sam 9 Mar - 16:13, édité 5 fois |
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| ![](https://2img.net/r/hpimg15/pics/614219imgformu.jpg) Chapitre 2 (c) Code by Haken 16 Juillet 1945. 06h30.
- Détenu 313, Wilhem Schwerig. Transférez-le au bloc 6, cellule 27. - Entendu.
Haken s'en retourna d'un pas rapide à son bureau. Les premiers détenus arrivaient par centaines déjà. Crimes néonazis, trafic de drogue, homicides divers, telles étaient les principales causes des détentions. Menotté, Wilhem Schwerig me regardait avec obsession. Je frissonnais et une goutte de sueur perla sur mon visage.
- Je ne vous dirai pas comment l'on a retrouvé sa victime, Traudl...
Un sourire malicieux se dessina sur le visage de Karl, gardien sadique du passait furtivement dans la galerie et se dirigeait vers les portes. Je l'ignorai et, accompagnée de deux autres gardiens, je filai vers le bloc 6 accompagnée du taré, et poussai un soupire de soulagement lorsque je refermai la porte de sa cellule derrière lui. J'entendis le rire nerveux de mon collègue derrière moi.
- Il fait flipper, celui-là... Tu sais pas ce qu'il a fait ?, ricana-t-il de sa voix grasse.
- Viol.
Ma réponse fut froide. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de marrant à enfermer un gars complètement malade, à moitié obsédé et dangereux en même temps. Si il appréciait, c'était son problème, mais qu'il ne fasse pas profiter cela à tout le monde. Je m'en allai en lui tournant le dos, tout en sentant son regard stupide et ahuri posé sur moi. Au coin du bloc, j'entrai en collision avec un groupe de gardiens qui me toisèrent avec des yeux ronds éclairés par une lueur de désir. Le frustration me gagna. Haken m'entendrait ce soir, à engager des gardiens obsédés. J'étais énervée et la fatigue me gagnait de plus en plus. Mes yeux se mirent à piquer et, tant la douleur était insoutenable, je dus les fermer. Des larmes brûlantes trempaient à présent mes joues, chaque goutte m'arrachant une grimace de douleur.
Je sentis une main douce sur mon épaule, et je reconnus celle qui m'avait touché pour la première fois que j'avais vu la prison. Son étreinte se serra.
- Traudl... Tu veux bien que je t'emmène à mon bureau pour discuter de tout ça... ? - Laisse moi Haken, on en parlera ce soir..
19h37.
Assise sur une chaise de bois, face à mon interlocuteur, mon regard se vida. Je ne pensais plus à rien, même si j'étais supposée me confier à lui. J'en avais envie, je lui faisais confiance. Je m'étais même parfois surprise à penser que je l'aimais peut être. Durant toute cette journée, j'avais pu réfléchir à ce que je lui dirais, mais à présent, mon coeur refusait de se vider et mes lèvres restaient figées. Je ne savais pas par où commencer. Comment tout lui avouer sans lui faire de peine... ? Haken était fou de sa prison, Haken était fou de moi, et je voulais tout abandonner, après seulement un mois... Seulement un mois après m'être unie à lui, après avoir fait le serment le rester avec lui jusqu'à la fin de sa vie, ou de la mienne, selon celui qui mourrait le premier.
Je sentis le contact de sa main sur la mienne, posée sur la table. Je frissonnai et cela me ramena à la réalité, la triste réalité que je devais lui avouer. Mais contre toute attente, il prit la parole le premier.
- Traudl, avant toute chose, j'aurais aimé que tu saches que je t'aime...
Ces paroles que je ne voulais pas entendre résonnèrent en moi, et les larmes se mirent à couler d'elles-mêmes. J'aurais voulu qu'il se fiche de moi, tout aurait été plus facile.
- Je sais, et moi aussi, je t'aime, bordel ! Mais si je suis venue ici, c'est pas pour les déclarations ! Je sais que tu aimes Haken Gefängnis autant que toi, et que tu aimes ça, voir chaque jour des gens épouvantables et psychopathes se ramener pour remplir ta prison...
Je pris ma tête entre mes mains et la secouais. Haken avait rougi, ce fut certainement l'effet de ma première phrase. Je serrai les dents pour continuer d'une voix ferme.
- Mais moi... Je supporte plus... Le jour où on s'est rencontrés, tu te souviens ? Je... Je ne savais pas ce que je faisais..
Je sursautai au bruit du grincement du bois sur le sol. Haken s'était levé d'un bond de sa chaise et me toisait avec haine. Mon coeur se serra et se mit à battre plus vite, et mes yeux se remirent à piquer.
- Tu ne peux pas m'abandonner maintenant !! Tu ne peux pas !! Tout Berlin se tourne vers nous, putain, tu ne peux pas !!, hurla-t-il.
Je n'osais pas le regarder. J'entendis un léger cliquetis et je sentis un métal froid sur mon front. Je n'avais pas besoin de regarder pour deviner qu'une arme était braquée sur moi.
- Tu restes ou je TIRE !
Une goutte chaude et salée coula dans mes cheveux roux. Haken pleurait, lui aussi. Nous étions quittes. Tout à coup, je me mis à sourire. Je n'avais plus peur. Il ne tirerait pas. Sa réaction ne me surprenait qu'à moitié, ce type était aussi fou que ses détenus, et c'était ça que j'aimais chez lui. Je levai ma tête et le fixai d'un regard doux, contre le regard furieux qu'il me lançait.
- Je ne te quitterai jamais.
J'eus à peine terminé ma phrase que l'arme claqua sur le sol de bois, et je sentis les grands bras d'Haken s'enrouler autour de moi, et ses larmes perler le long de mon propre visage. Nous ne faisions qu'un. |
Dernière édition par Haken A. Hammerstein le Ven 19 Juil - 14:27, édité 4 fois |
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![• L'histoire d'Haken Gefängnis • Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | Sujet: Re: • L'histoire d'Haken Gefängnis • Sam 2 Mar - 12:48 | |
| ![](https://2img.net/r/hpimg15/pics/614219imgformu.jpg) Chapitre 3 (c) Code by Haken Depuis ce jour, où j'ai failli me faire exploser la cervelle, Haken et moi sommes liés par une attirance étrange. Malgré la volonté que j'avais de quitter sa prison de tarés pour reprendre une vie normale, j'avais découvert ce soir là, lorsque nous nous sommes retrouvés tous deux nus et couchés par terre, que je ne pourrais jamais l'abandonner. Cette même soirée, vers minuit, il m'avait posé une question, son bras posé sur mes épaules comme pour la première fois.
- Tu veux semer le chaos avec moi ?
Malgré le fait qu'il soit directeur d'une prison et que son but était normalement d'empêcher le chaos, j'avais souri lorsqu'il m’avait posé cette question. Je lui avais répondu la seule phrase qui m'était venue à l'esprit.
- Bien sûr Haken. Quoi que tu fasses, je le ferai avec toi.
C'est ainsi que je me suis retrouvée sous-directrice de la prison H. Gefängnis de Berlin. Je ne savais toujours pas ce qu'Haken avait voulu dire par "chaos", mais si une chose était sûre, c'est que ce n'était pas vraiment ce que j'avais imaginé. Bizarrement, je ne me sentais plus aussi mal qu'avant, et je finis par m'habituer et même par apprécier la folie des détenus, étant donné que cette prison ressemblait plus à un asile qu'à autre chose. Il y avait aussi des prisonniers qui semblaient être là par hasard : des jeunes femmes, des enfants, des hommes complètement perdus,... Haken m'avait bien indiqué de ne parler de notre relation à personne, pas même au personnel de la prison, qui entre parenthèses, avait été remplacé par des gardiens plus qualifiés et surtout moins obsédés. L'organisation était retravaillée de jour en jour, je me sentais à présent chez moi, j'allais voir Haken tous les soirs dans son bureau. C'était un homme très intelligent, à l'attitude très possessive et aux ambitions grandissantes. Son caractère déteignait sur moi, et, je dois l'avouer, cela ne me déplaisait pas. Nous ne faisions qu'un, lui seul était capable de me rendre heureuse, et il m'avait transmis son amour pour sa prison.
Le problème que je trouvais à cela, que je finis même par ne plus remarquer, c'est que nous étions tellement obnubilés par ce que nous faisons, que nous étions entièrement coupés du monde. Je ne savais pas ce qu'était devenue Berlin en elle-même, si mon quartier avait été reconstruit, si l'Allemagne avait perdu beaucoup de territoires. Pour finir, comme Haken... Si H. Gefängnis venait à disparaître, je disparaîtrais avec elle. |
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